Nous commençons cet itinéraire dans l'ancienne place forte cathare de Montréal, occupée depuis l'âge du bronze, la ville a également eu une forte influence romaine, même si la ville s'est surtout développée au Moyen Âge, suite à la construction d'un château.
La Collégiale Saint-Vincent domine aujourd'hui la ville et est construite à l'emplacement de l'ancien château.
En 1209, Montréal fut prise et rasée par les troupes de Simon de Montfort lors de la croisade des Albigeois, une campagne brutale visant à débarrasser la région de la religion cathare.
Après le siège, le seigneur de Montréal fut pendu, sa sœur fut jetée dans un puits, 80 de ses chevaliers furent exécutés et jusqu'à 400 Cathares furent brûlés vifs.
Autrefois un centre important de production de poudre à canon, Montréal est aujourd'hui beaucoup plus paisible.

En quittant Montréal, vous passez par la petite ville de Villeneuve-les-Montréal, qui remonte à 888. Une grande partie du village actuel a été construite par un bourgeois cathare et est l'un des dix-sept villages circulaires de l'Aude.
La balade à travers la campagne vallonnée et fertile de l'ancien « comté de Razes » est identifiée par les nombreux noms de villages qui portent encore l'ancien nom.

Le comté de Razès était une juridiction féodale d'Occitanie, au sud du comté de Carcassonne, dans l'actuel sud de la France. Elle fut fondée en 781, après la création du royaume d'Aquitaine.

Plus tard, vous approchez du Château de Lagarde, un château en ruine de l'Ariège. À la suite de la croisade des Albigeois, le château fut cédé à la famille Lévis-Mirepoix. Le château fut très transformé au XVIIème siècle, avant d'être entièrement détruit lors de la Révolution française.
Aujourd'hui, c'est souvent le théâtre de nombreux événements historiques, journées médiévales, feux d'artifice et rallyes moto.
Le Mototrail Cathar, un rallye aventure de navigation à vélo de trois jours, était un événement récent.

Surnommé « La Petite Carcassonne », le village fortifié de Camon se niche autour d'une ancienne abbaye bénédictine et fait partie des « Plus Beaux Villages de France ».
Les origines de l'abbaye remontent à 923 et peut-être avant, mais l'abbaye d'origine et le village ont été détruits ainsi que Mirepoix et de nombreux autres villages de la région en 1289 lorsqu'un barrage naturel a cédé.
Le village a été reconstruit au XIVe siècle pendant la guerre de Cent Ans dans le style d'une forteresse royale, comprenant une enceinte défensive crénelée qui entourait l'église et les bâtiments abbatiaux mais pas le village.
Parmi les joyaux à explorer figurent la Porte de l'Horloge, les remparts de la Maison Haute, l'abbaye-château et l'église et le trésor du XVIe siècle.
Egalement surnommé "le village aux 100 rosiers", Camon s'épanouit chaque mois de mai d'une multitude de roses. Les rosiers ont été donnés au village par des vignerons qui les utilisaient comme système d'alerte précoce contre les maladies de la vigne, car les rosiers seraient les premiers attaqués, donnant ainsi aux vignerons l'occasion d'agir pour protéger les vignes.
Ce spectacle magnifique est honoré par un festival annuel des roses le troisième dimanche de mai.

De Camon vous suivrez le cours de la rivière Le Grand Hers jusqu'à la bastide de Chalabre. Les bastides ont été construites comme les « villes nouvelles » du XIIIe siècle, conçues à la fois pour être fortes sur le plan défensif et pour régénérer les régions ravagées par les guerres. Ils se conformaient à une conception très particulière : une place centrale suivant un quadrillage, où les rues rayonnent et où la place centrale, le centre de la vie de la ville, est ornée d'arcades décoratives, souvent avec un marché couvert indépendant.
Le village médiéval d'origine a subi de graves inondations en 1279, et il a été jugé nécessaire de « surélever » le niveau des maisons qui bordent les trois rivières (L'Hers, Le Blau et Le Chalabriel) qui se rejoignent dans le coin sud-ouest du village. ville
Le mur de la bastide a depuis longtemps cédé la place à la route qui entoure la partie centrale de la ville.

A Puivert le Château de Puivert du XIIème siècle est un château dit cathare.
Aujourd'hui destination touristique à moitié en ruine, les fonctions du château étaient militaires – assurant la surveillance et la défense, contrairement à de nombreux bâtiments de l'époque qui avaient des objectifs religieux.
Dominant Puivert, le château appartenait à la famille Congost avant la croisade des Albigeois.
Ces seigneurs pratiquaient le catharisme (christianisme peu orthodoxe) et étaient accusés d'hérétiques.
En 1210, le château fut assiégé pendant trois jours par l'armée de Thomas Pons de Bruyère, lieutenant de Simon de Montfort.
Par la suite, le château de Puivert devient la propriété des barons du Nord.
De cet ancien château, il ne reste que quelques pans de mur à l'est.
Au début du XIVe siècle, un nouveau château est construit à l'est de l'ancien château et l'élément le mieux conservé est le donjon carré.
Les vestiges de l'ancien château sont encore visibles, en haut de la colline, à la sortie de la ville.

Le passé historique de Bélesta au XVe siècle tourne autour du seigneur d'Audou, fougueux capitaine huguenot de la famille de Lévis de Mirepoix.
Le château est visible au centre du village et les ruines de son château jumeau d'Amont, qui abritait sa garnison, sur l'autre rive de l'Hers.
Une légère déviation de l'itinéraire principal vous amène à la Fontaine de Fontesorbes, considérée comme la fontaine intermittente la plus spectaculaire au monde.
Même si pendant la majeure partie de l'année, la fontaine coule constamment, en période d'étiage, elle peut brusquement devenir intermittente par un phénomène de variations rythmiques et régulières du débit.
Le cycle complet dure environ 60 à 90 minutes.
L'intermittence de la fontaine n'a jamais été complètement expliquée car les plongeurs n'ont jamais réussi à identifier le siphon à l'origine du phénomène.
La légende : la grotte, aujourd'hui obstruée, donnait accès à une somptueuse demeure où vivaient les Encantados, fées qui, à la tombée de la nuit, lavaient leur linge au printemps, avec des batteurs dorés....
Moins d’une trentaine de phénomènes d’intermittence ont été identifiés dans le monde.

En quittant Belesta, vous montez jusqu'au Col de la Croix des Morts (898 m) pour rejoindre la route traversant le haut plateau de Sault, qui se situe entre 850 et 1 300 m.
Au Col de Marmare, le rythme ralentit à mesure que vous naviguez sur la plus petite D2 qui suit les contours au-dessus de la vallée de l'Ariège jusqu'à Tarascon-sur-Ariège.
En chemin, vous passerez sous un curieux système de téléphérique qui sert à transporter le talc de la carrière de haute altitude jusqu'à l'usine de traitement située au fond de la vallée.
Créée en 1905, la vaste carrière de talc de Trimouns, la plus grande carrière de talc à ciel ouvert au monde, est située à 1800 m d'altitude au dessus de la vallée d'Ax dans le département de l'Ariège.
Elle produit 400 000 tonnes de talc par an.
La couche de talc de Trimouns s'est formée il y a 300 millions d'années dans une faille entre deux masses rocheuses. L'exploitation du talc n'a commencé ici qu'au début du XIXe siècle.
La pierre tendre et blanche était broyée dans des moulins à farine et le talc obtenu était transporté à Toulouse pour être vendu aux pharmaciens et apothicaires.
Jusqu'en 1860 il était transporté par des mulets (le dénivelé est de 1000m entre la carrière et le village situé à 15kms). En 1888, l'exploitation minière commença à une échelle plus organisée et des charrettes à bœufs furent utilisées.
Le transport des matériaux jusqu'à l'usine de traitement située au fond de la vallée du village de Luzenac depuis la carrière est ce qui rend l'opération inhabituelle : le site dispose d'un système de téléphérique à cet effet.
Les routes menant au site ne sont tout simplement pas adaptées au trafic régulier des camions-bennes rigides ou articulés de la carrière.
Le système de téléphérique existant a été installé dans les années 1970 mais était très avant-gardiste pour l'époque : il comporte une dynamo qui contribue à fournir environ 80 % de l'énergie nécessaire à la carrière.
La carrière elle-même est un spectacle grandiose : tout est gigantesque ; sur d'immenses terrasses, d'énormes machines découvrent, extraient, trient et transportent le talc avec en toile de fond les sommets de la chaîne pyrénéenne.
Il y a une visite guidée par jour de mi-mai à mi-octobre, se renseigner auprès de l'office de tourisme d'Ax-les-Thermes.

Nichée au cœur des vallées des Pyrénées ariégeoises, la ville de Tarascon-sur-Ariège se voit de loin avec sa tour Castella postée sur son rocher depuis le XVIIIème siècle.
Bordée par deux rivières, l'Ariège et le Vicdessos, cette jolie petite ville est la porte d'entrée de la Haute-Ariège.
La tour Castella a été construite à l'emplacement de l'ancien donjon médiéval de forme rectangulaire. Elle a été érigée au XVIIIe siècle suite à la démolition de la porte dite de Foix, dont de nombreux matériaux, notamment la cloche et l'horloge, ont été réutilisés pour la construction.
La Tour est aujourd'hui l'endroit où l'on a la meilleure vue sur les environs.
Véritable carrefour commercial au Moyen Âge, sa situation idéale entre les vallées de l'Ariège a suscité bien des convoitises lors des guerres de religion qui ont façonné la ville actuelle.
Peu après avoir quitté Tarascon, vous entrez dans la vallée du Vicdessos et arrivez à Naiux où vous trouverez la Grotte de Naiux.
Ces grottes sont parmi les dernières grottes ornées à être encore ouvertes au public.
Le système de la grotte de Niaux est complexe et comprend une longueur totale de plus de 14 km de passages souterrains et de chambres. Niaux contient de nombreuses zones et galeries distinctes de peintures murales soigneusement dessinées et vives de la période magdalénienne, il y a entre 17 000 et 11 000 ans.
Les grottes sont ouvertes tous les jours de février à octobre.
Des visites des grottes sont disponibles et doivent être pré-réservées en ligne car le nombre est limité.
**Si vous choisissez de visiter les grottes, comptez 2 heures. (cela n'a pas été pris en compte dans les horaires de l'itinéraire)**

En quittant Naiux vous commencerez la longue montée de 1100m jusqu'au Barrage et à l'Etang de Soulcem en passant en chemin par la jolie Cascade d'Auzat.
Vérifiez le panneau près de la Cascade, car en hiver (à partir de novembre), les 10 derniers kilomètres environ peuvent être fermés à cause de la neige, car cette partie du parcours est pastorale et non déneigée.
L'Étang de Soulcem se trouve à une altitude de 1570 m et est utilisé pour l'hydroélectricité, générant 62 GWh/an.
Le lac s'est formé suite à la construction, par Électricité de France (EDF), d'un barrage à l'extrémité nord de la vallée du Vicdessos en 1980-1983.
L'eau du lac est souvent d'un bleu des plus magnifiques, comme c'était le cas lors de notre dernière visite en octobre 2023.
Après le lac, vous arriverez au bout du tarmac et à la fin du parcours dans un petit parking panoramique et une aire de pique-nique.
Asseyez-vous et profitez d'un repos bien mérité dans un environnement tranquille.
L'office du tourisme sur place met en garde contre les précautions à prendre avec les ours !, même si une enquête récente suggère qu'il n'y a que 64 ours dans les Pyrénées, il est donc peu probable que vous en voyiez un seul.
Vous aurez beaucoup plus de chances de voir des marmottes, qui ne sont pas si intimidantes.